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"L'Amérique, l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai!"

 

Les Etats Unis, pour moi, c'est l'Amérique qu'a chanté Jo Dassin. Ce n'est pas cette chanson qui m'a donné envie de venir ici, mais tout un ensemble de choses que j'ai vu à la télé, dans des films, ou lu dans mes livres, De William Faulkner, à Paul Auster en passant par Samuel Beckett , et bien d'autres encore. Mais Ces quelques mots de cette chanson traduisent bien ce que je ressens de l'Amérique.

C'est un endroit qui fait rêver certains et cauchemarder les autres.

Je fais partie des premiers.

Pour moi l'Amérique, c'est la liberté. Pas la Liberté au sens humaniste du terme, mais simplement dans son sens le plus simple : la liberté c'est avoir le choix. Après, ce qui découle de ce ou ces choix, c'est notre responsabilité individuelle, et nous devons en assumer les contraintes.

Ici je sens que j'ai le choix, je peux décider ici et maintenant ce que sera ma vie.

La Nouvelle Calédonie c'est une île qui fait rêver beaucoup de gens. J'y ai vécu de l'âge de 9 ans jusqu'à l'age de 50 ans. J'ai vécu ma vie de femme, de mère, et ma vie professionnelle, et j'y ai même tenté de créer mon entreprise. La vie a été ce qu'elle a été j'ai fait des choix plus ou moins bons. Je ne renie pas ce que j'y ai vécu, mais il y a une chose que j'ai à reprocher à la Nouvelle Calédonie : je ne m'y suis jamais sentie complètement chez moi : il y a toujours quelqu'un en Nouvelle Calédonie pour vous rappeler que vous n'êtes pas chez vous. Et chaque fois que je suis allée en France, je m'y suis sentie comme un poisson hors de son bocal. Je me suis toujours demandé où était ma place : pas vraiment « française », pas vraiment « calédonienne » et étrangère en pays Kanak.

Je suis maintenant habituée à ne pas avoir de vrai port d'attache, mon pays c'est partout où je me sens bien. Et surtout là où je me sens libre.

Donc les USA c'est parfait pour moi : je suis une étrangère qui se plaît dans ce pays, et les gens de ce pays sont presque tous issus de l'immigration, qu'elle soit éloignée dans le temps ou plus récente. L'américain moyen est curieux, et il a une forte propension à l'acceptation de l'autre, tant que cet autre respecte les règles du pays qui l'accueille.

L'américain est fier de son pays, et de ses origines. Et il y a de quoi être fier.  Rien n'est vraiment facile ici, les gens doivent tout le temps se battre pour avoir la vie qu'ils veulent. Leur système social est très inégal. Alors quand il arrive à avoir quelquechose, c'est qu'il l'a mérité.

La seule vraie contrainte c'est l'argent, il faut pouvoir vivre ici. Si j'en avais la possibilité je m'installerais carrément ici. Mais avant de prendre une telle décision j'ai encore beaucoup à voir, à apprendre, à comprendre.

Tout n'est pas idéal, et beaucoup de choses me choquent, c'est un pays qui a beaucoup à faire en matière de respect de l'environnement, et de diminution de la pollution. La consommation est outrancière, la course à l'argent  est omniprésente, Mais c'est un endroit où tout est fait pour que l'on se sente bien. Et les gens ont une  spiritualité développée. Les enfants sont élevés dans le respect des autres et des valeurs fondamentales de la personne humaine. Il y a une prise en compte permanente de la personne humaine, les gens vous écoutent patiemment et tentent toujours de vous aider.

La plupart des gens ont un self control naturel. Cela peut parfois paraîte agaçant aux latins que nous sommes, mais cela permet d'avoir une communication plus directe et complète, car dépourvue d'épanchements émotionnels perturbants. Cela peut paraîte froid, mais c'est vraiment reposant, et efficace pour régler des situations parfois délicates. Par contre, ils sont très démonstratifs, dans leurs relations familiales et entre amis. Ils s'enlacent et montrent leur affection de façon spontannée.

Dans la plupart des groupes où je suis allée lors de visites organisées, j'ai pu constater que l'humour est omniprésent. Les américains s'amusent facilement de tout,il n'y a pas un commentaire qui ne soit émaillé d'une anecdote humoristique. Plaisir et loisir riment avec rire, même lors de visites de site historiques, il y aura forcément à un moment ou un autre "la petite histoire qui tue".

Enfin l'ambiance reste décontractée, en pleine crise financière, les américains se serrent les coudes, et remontent les manches pour faire face, dignement.