Actualité d’une vie étrange

Je rencontre souvent de l’incompréhension ou de la réprobation parmi les gens de ma génération, ou même des plus jeunes quant à mon choix de vie, c’est à dire dans mon fourgon aménagé, dans environs 8m2 en ayant au même endroit ma couchette, ma cuisine, mes toilettes, mon espace douche et salle de bains. Pour beaucoup de gens cela est difficile à concevoir de vivre à l’année dans un espace aussi réduit. 
Cela dit mon aménagement est conçu pour me laisser la libre circulation de la cabine conducteur jusqu’aux portes arrière, tout est agencé sur les côtés et les espaces sont bien définis.
J’ai opté pour un fourgon professionnel Fiat Ducato Maxi, qui me donne un espace intérieur de 2 m de haut pour 6,46 m de longueur dont 4 m en cabine arrière.
Je me déplace donc sans gêne que ce soit en hauteur ou en largeur.
J’ai choisi un aménagement en bois, certes plus lourd mais tellement plus joli et plus solide que le platique ou assimilé synthétique.
J’ai fait faire des ouvertures sur le toit, au nombre de 3, des lanterneaux avec moustiquaire intégrée qui me permettent d’avoir une bonne aération quand il fait beau, de jour comme de nuit, et en cas d’intempéries, je négocie l’ouverture des portes latérales et arrières qui sont équipée de rideaux de douche donc imperméables.
J’ai un grand réfrigérateur, un point de cuisson qui fonctionnent au gaz, et des rangements alimentaires conséquents. Ma cuve d’eau potable de 360 litres a été conçue et fabriquée en fonction de mon agencement et de mes besoins, ainsi je suis autonome 15 jours, douches, vaisselles, boisson et autres besoins essentiels compris. Je dispose d’une alimentation électrique en panneaux solaires de 320 Watts, en 12 et 220 Volts. Cela me procure la lumière, le chargement de mes appareils électroniques, l’utilisation de petit électroménager.
Toilettes et douches sont encore amovibles, mais je suis en train de faire aménager un coin toilettes sèches avec un bac de douche attenant et rétractable.
Je dispose donc d’un petit espace très fonctionnel, bien aéré, et confortable qui comporte tous les éléments nécessaires aux besoins quotidiens.
Le plus et la décision de ce choix de vie tient plus aux autres avantages. Je me déplace et donc je choisis toujours l’endroit où je vais passer la journée et dormir la nuit.
Jamais de voisins bruyants, de présences indésirables, pas d’espaces pollués par des odeurs citadines mais la possibilité de prendre des bains de mer tous les jours sans avoir à faire des kilomètres, de marcher en toute liberté, de promener ma chienne sans rendre des comptes à tout bout de champs. Il me suffit de faire preuve de discrétion, de respecter les lieux de vie, et les résidents qui se trouvent aux alentours. De la politesse, du civisme, de la propreté et du savoir vivre sont les seules règles pour vivre en toute liberté.
La sécurité n’est pas à négliger. J’ai un véhicule récent donc bien équipé et donc une fois les verrous activés, personne ne peut entrer dans mon espace de vie. Il reste les accès en cassant les vitres, mais je déconseille fortement de tenter une intrusion de la sorte car j’ai de quoi faire très mal à celui qui tenterait l’aventure. 
Chaque fois que je m’éloigne de mon fourgon, je le verrouille et j’emporte les clés, sauf en cas de baignade, j’attache alors ma chienne Doberman à la roue arrière et c’est elle qui se charge d’assurer la sécurité des lieux. Ma chienne est une excellente gardienne et elle attaque sans distinction tout ceux qui s’approchent de mon véhicule.  Elle a une corde de 10 mètres. 
Je m’assure que ma chienne n’importune personne quand je suis dans un lieu fréquenté, je l’attache et lui mets une muselière quand cela est indiqué.
Encore une fois, vivre en pleine liberté est un avantage qui se mérite et qui demande d’avoir un sens aigu des responsabilités.
C’est une philosophie différente, une façon de penser la vie en société, la possibilité de vivre son besoin de solitude, de calme, loin des perturbations de toute nature. C’est un mode de vie plus égoïste, c’est vrai mais pourtant plus solidaire, car les gens qui vivent en extérieur sont témoins des dérives de la société, au contact de gens les plus démunis, conscients de leur chance d’avoir un toit et de quoi vivre. Les gens qui vivent dehors savent la dureté du monde, son côté impitoyable, la facilité de jugement a priori, le désastre qu’engendrent les rumeurs. Quand on vit en mouvement permanent, on devient poète devant la beauté du monde, philosophe devant la réalité des situations, plus sage car plus « sachant ».
Tout le monde ne peut pas assumer ce style de vie, pourtant cela rendrait service à la vie et à la planète si chacun pouvait expérimenter ce style de vie pendant une période d’au moins 6 mois, car toute durée inférieure n’aurait que charme du mode de camping vacancier ...qui n’a pas le pouvoir de révéler la réalité de la vie.
30 juillet 2020

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