Vivre en société

Vivre en société..

Il a toujours été difficile pour moi de vivre en société, je n'arrive pas à intégrer un groupe. Je ne me sens tout simplement pas à ma place. Je suis toujours là en outsider, j'observe, j'analyse mais peu de compagnies me conviennent. Je pourrais dire aussi que je conviens à peu de compagnies. En effet je ne veux en aucun cas incriminer, évaluer, condamner...ce n'est pas dans ma Nature. C'est beaucoup plus simple que cela. Soit je me sens à ma place soit je ne me sens pas à ma place.et cela n'a strictement rien à voir avec les qualités, les aptitudes, la justesse des comportements. C'est quelque chose de plus intime, qui vient du plus profond de ma personne. C'est juste une conviction que je suis ou ne suis pas en harmonie avec les gens que j'approche. Or je fonctionne avec mon ressenti depuis toujours. Et je ne peux pas me mentir, le courant passe ou pas. C'est compliqué de vivre en société. 

En tant que personne solitaire, j'accepte la présence de tout le monde, je suis profondément humaniste, j'aime les gens, je ne fais aucune différence. Tout le monde porte une petite étoile au fond du cœur, chaque individu est lumière. Mais chacun décide en conscience de ce qu'il en fait. Je n'ai donc jamais d'a priori sur les autres. Chaque fois que je rencontre quelqu'un, c'est un territoire vierge, c'est comme un livre à écrire. Ensuite c'est la justesse de l'être qui me touche. Je suis sensible à la vérité, a l'authenticité. Je n'arrive à être bien qu'à côté des êtres "transparents" ceux qu'on lit comme un livre ouvert. Ces êtres sont rares. J'ai la joie d'en connaître quelques uns. 
Qu'est-ce qui caractérise les gens "transparents"? Ils sont simples, faciles d'accès, un peu naïfs par choix. Ils aiment les gens, n'ont jamais rien à dire sur les autres, mais beaucoup sur le monde, la vie...ce sont des gens à côté de qui tu peux t'asseoir, respirer, ne rien dire.

Dans notre société pratiquement tout le monde joue un rôle. Il y a qui je suis et qui je montre...j'ai joué des rôles comme tout le monde, jusqu'au jour où j'ai décidé d'être moi. J'avoue que depuis ce jour bien des choses se sont passées, j'ai perdu quatre vingt dix pour cent des personnes que je fréquentais. Et comme j'avais très peu d'amis, par rapport à mon caractère un peu trop entier, je me suis retrouvée pratiquement seule. J'ai à la place conquis le respect des autres, parfois même l'admiration car j'osais dire et faire ce que je pensais en dépit des conséquences.
Il m'a fallu des années pour m'entourer de gens plus vrais.
Aujourd'hui ces gens sont aux quatre coins du monde. Je suis heureuse car je sais qu' ils existent et surtout que nous avons des liens pratiquement indestructibles. Il n'est pas utile de vivre avec ceux qu'on aime, il me suffit de savoir qu'ils existent et de rester en contact, de les retrouver de temps en temps. Chantal (un oiseau voyageur), Patrick (Ielo Opao, en France) Patrick (en Corse), Sylvie ( en Suisse) , Monique ( entre Nouvelle Calédonie et France) , Colette (en Nouvelle Calédonie), Yasuko (en Australie), Véro, (un autre oiseau voyageur versaillais). Ce sont de vrais "gentils" et je les aime.On dit que quand on a au moins cinq amis on est riche, alors je suis très riche. Ces gens là font partie de ma vie, certains depuis plus de 30 ans, les autres sont plus récents, que nous soyons en contact ou pas, nous ne nous oublions pas.
Donc quand je parle de la vie en société, des groupes, je parle de gens qui s'unissent dans un but commun. Tant que le but, ce qui les unit, existe, le groupe perdure. Le jour où le but n'est plus commun, le groupe se défait et disparaît. Je crois que c'est ce qui fait que je ne m'intègre pas dans des groupes. Mon but n'est pas extérieur, il est intérieur, c'est la communauté de vue, c'est le chemin d'une construction, c'est la recherche de cette authenticité, que chacun de mes amis pratique également, avec une grande indépendance d'esprit car nous savons à quel point nous sommes différents, mais cette différence nous attire les uns vers les autres. Nous nous apprécions et nous apprenons tous les uns des autres. Nous ne formons pas un groupe car la plupart ne se connaissent pas. Mais si un jour tous se rencontraient, ils auraient plusieurs choses en commun à partager, leur cœur, leur gentillesse, leur amour de l'humanité, leur authenticité.
Voilà pourquoi, solitaire je suis, mais pas seule. 
29/01/2017

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