Le monde continue son chemin

Toujours d’actualité ...presque 3 ans après le monde sous terrain continue d’avancer...

J'ai l'étrange sensation de vivre entre des univers parallèles. Je fais des « allers-retours » incessants entre les deux car les observer est fascinant.
Le premier, c'est la société organisée et gérée par un monde politicien qui n'a qu'un objectif, l'organisation de la vie de la cité, le plus souvent à son profit. La société apparente, et qui domine en surface, c'est le monde de la concurrence, du consumérisme, de l'égoïsme tempéré par un sentimentalisme béât. Le monde de l'économie bancale bancaire, financé par l'exploitation de la ressource humaine, et soutenu par la médiatisation de masse, la lobotomie globale des cerveaux. Cependant, ça fonctionne. Cela m'agace de le reconnaître mais la société vit, travaille, mange, se divertit et  les gens se font ponctionner er tous côtés, sans y trouver à redire. Dans cette société, des gens construisent des vies, des carrières, ils existent, ils fondent des familles, forment des patrimoines, transmettent des héritages...et  puis les dirigeants se rencontrent régulièrement, font le point, élaborent des stratégies pour maintenir à flot cette illusion, afin que tout le monde continue à y adhérer, afin que la norme s'installe et qu'il devienne facile de détecter tout ce qui pourrait la menacer.
Cette société est si bien pensée que celui qui doute de sa bienveillante organisation est tout de suite mis au banc des incontrôlables farfelus inadaptés et potentiellement dangereux. Enfin, il y a bien longtemps, on se contentait de le laisser vivre son originalité, tout en l'écartant de la bien pensance. Les temps on changé et le nombre grandissant de farfelus inquiète maintenant donc on les diabolise, on les enferme, ou on les élimine...ON c'est bien sûr le pouvoir public qui agit pour le bien de tous.
A côté de cette société qui a toute les apparences de la réalité, il existe un autre monde. Un monde sous terrain à la surface de la Terre. Sous terrain car il agit en dehors des cadres établis. Seuls ceux qui en font partie en ont une vision globale et précise. C'est une effervescence permanente de bonnes idées, d'intentions de changements,  ce sont des citoyens que nous côtoyons qui oeuvrent pour une harmonisation de la société. Peu à peu ce monde parallèle prend de l'ampleur et se dévoile aux yeux de tous. Son projet est de redonner du sens à la vie, de reconstruire le lien avec la nature et de remettre notre nature humaine au centre de nos réalisations. Ce monde ne lutte pas contre la société établie, il s'insinue doucement au coeur des rouages, il avance en confiance car il n'est pas mu par un esprit de compétition. Ce monde n'a rien à prouver, il existe, il élabore des stratégies basées sur la confiance, la bonne volonté et la créativité. Les gens qui composent cette société de demain ne sont pas aveugles ni sourds, ils savent et voient les dérives de l'autre monde, celui de l'égotisme et du pouvoir. Mais leur réponse n'est pas la colère, mais la recherche de solutions alternatives viables au monde d'aujourd'hui.
Ce sont les Alterniba, les Colibris, les adeptes d'une autre forme de consommation, les fondus de l'entraide et de la promotion de l'homme. Ce sont les écovillages, les communes qui élaborent leurs propres règles de fonctionnement avec les habitants, ce sont ceux qui ont remplacé les envies par les besoins, ce sont tous ceux qui pensent "collectif" et non pas "collectivité". Ce sont ceux qui redonnent des moyens à ceux qui croyaient ne plus en avoir, ceux qui donnent des chances à ceux qui ont perdu confiance en la société. Cette société existe au sein de l'autre. Elle a seulement choisi d'arrêter de regarder la noirceur de l'impuissance et a résolument tourné son coeur, son âme, sa vie vers l'action citoyenne qui relie les gens les uns aux autres. Et c'est pour cette raison qu'elle va gagner de plus en plus de terrain et transformer le monde. Chaque coeur en révolte ou en détresse finira par arrêter sa course folle autodestructrice quand il aura compris qu'une autre voie existe...

7 décembre 2015