2 avril 2009

2 avril 2009

Je ne me suis jamais senti aussi bien de ma vie, une espèce de grand calme intérieur m’envahit, de plus en plus. Je le savais depuis longtemps qu’il fallait que je me détache de mes contingences, et au vu de ce  que je vis actuellement, je comprends mieux ma vieille habitude à faire le vide autour de moi. En fait cela a toujours été « qui m’aime me suive » mais n’attendez pas que je ralentisse pour vous. Je suis depuis toujours une espèce d’îlot de liberté individuelle. Et parce que je suis ainsi, j’ai un grand respect pour la liberté d’autrui. Je ne ressens pas la solitude, tout autour de moi est vivant et me parle. Je peux passer une journée entière même deux sans prononcer un mot, et je ne cherche pas à créer le contact. En fait c’est  inutile, le contact se fait quand il doit se faire. Pourquoi je suis ainsi, je ne sais pas, c’est comme ça, je ne l’ai pas choisi, c’est ma vraie nature celle que peu de gens connaissent.

Ce matin j’étais à la bibliothèque publique de Phoenix, pour me connecter et mettre à jour mon site, mettre des photos et du texte que je tape le soir dans ma chambre, faute de réseau.  La Bibliothèque est immense sur plusieurs niveaux. Mais ce n’est pas une vraie ambiance de bibliothèque, du moins telles que je les connais et que je les aime : feutrées, boisées, avec une âme. Cette bibliothèque ressemble à un supermarché, avec des rayonnages métalliques alu remplies de livres, et de grands bacs à CD et DVD en métal gris, des néons multicolores pour indiquer les différents sites et rayonnages spécialisés. En bas, c’est l’accueil, au premier niveau,  il y a une batterie de PC filaires pour les gens qui attendent la disponibilité d’une machine, dans une file d’attente. Comme à la caisse d’un grand magasin. Tout est écrit en anglais et en espagnol. Au deuxième niveau, on trouve toute la presse, les magazines, et une palanquée de tables avec des réseaux filaires mais pas de PC, chacun vient avec sa machine, je m’y suis installée avec mon ordi et je me suis connectée pendant deux heures. (J’ai mis en ligne les trucks !)

Ensuite je suis allée visiter le musée des arts de Phoenix, là je me suis régalée pendant deux heures encore, j’ai visité les galeries de peinture ouest américaines, européennes et j’ai admiré les sculptures intérieures et extérieures. J’ai découvert notamment Ernest L Blumenschein (1874-1960), un peintre West américain qui a été un des fondateurs de la Taos Arts Society, à une époque où tout ce qui concernait la culture indienne était considéré comme une sous-culture. Il a commencé sa carrière comme illustrateur, pour des journaux, et des écrivains, il s’est acquis ainsi une solide notoriété et a ensuite été sollicité pour des expositions nationales, il  n’a pas été un artiste prolifique, préférant axer son œuvre sur des sujets choisis. C’est un artiste talentueux, cérébral, et son œuvre est empreinte de modernité. Il a embrassé les couleurs et textures Post impressionnistes,  sur un modèle naturel abstrait, avec un style structuré comme base de son travail, pour représenter les personnages et les paysages de l’ouest américain. Il a été remis à l’honneur dans les années 80 et une exposition permanente lui est maintenant consacrée au musée de Phoenix.

Ceux qui me connaissent bien savent à quel point la peinture et la sculpture sont importants dans ma vie, ce sont les arts plastiques qui m’impressionnent le plus et m’inspirent la poésie.

J’ai également vu de magnifiques sculptures aux détails impressionnants et d’une grande finesse empreinte d’une force puissante, des  bronzes : représentations d’indiens et autres personnages de l’ouest, et de petits modèles en argile de la vie quotidienne, des portraits, enfin de quoi faire rêver un artiste ! Et un immense indien en bronze entièrement tatoué.

Encore une belle journée qui s’achève sous le doux soleil de la fin de journée en Arizona, avec de la musique celte en fond.

J’ai pu prendre quelques photos d’œuvres de Blumenschein, avant qu’un gardien ne me signale que c’est interdit ce que je ne le savais pas, en fait c'était une exposition à partir d'oeuvres de collectionneurs privés,  je les mettrai en ligne demain.