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Rainer Maria Rilke

Hommage à :

Rainer Maria Rilke (1875-1926)

 

Un des plus grands poètes de langue allemande du XXème siècle

Rainer Maria Rilke soulève mon âme et élève mon esprit, il y a quelquechose qui flotte au sein de ses créations, impalpable, invisible parfois mystérieux, tout est esquissé, suggéré, à chacun de construire un univers à travers l'oeuvre, avec sa sensibilité.

 

 

"Si ce poète habitué aux visitations angéliques s'est voulu insubstanciel, humble, dépouillé jusqu'à la transparence, c'est qu'il se savait né pour transmettre,  pour écouter, pour traduire au risque de sa vie ces secrets messages que les antennes de son génie lui permettaient de capter : enfermé dans son corps, comme un homme aux écoutes dans un navire qui sombre, il a jusqu'au bout maintenu le contact avec ce poste d'émission mystérieux situé au centre de ses songes.

 

Du fond de tant de dénuement et de tant de solitude, les privilèges de Rilke, et son mystère lui-même, sont le résultat du respect, de la patience, et de l'attente aux mains jointes. Un beau jour, ces mains dorées par le reflet d'on ne sait quels cieux inconnus se sont écartées d'elles-mêmes, pareilles à la coque fragile et périssable d'un fruit formé dans la profondeur de ses paumes, et dont on ne saura jamais, s'il doit davantage à la lumière qui l'a mûri, ou aux ténèbres dont il est issu."

 

Marguerite Yourcenar (Extrait de la préface de Poèmes à la nuit, Editions Verdier 1994)

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"Ô de quelle façon, avec quels gémissement

nous nous sommes caressés, épaules et paupières.

Et la nuit se terrait dans les chambres,

comme un animal blessé que nous aurions transpercé de douleur.

 

Etais-tu élue entre toutes pour moi,

n’était-ce pas assez d’être la sœur ?

Ton être était pour moi comme une vallée délicieuse,

et maintenant, à la proue du ciel il

 

s’incline en une apparition inépuisable

et il éteint son empire. Où aller ?

Hélas dans l’attitude de la déploration

tu te penches vers moi, toi qui ne consoles pas"

 

Poèmes à la nuit, Verdier 

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« Que j'aie été jadis ou que je sois, qu'importe, tu t'avances, toi,
et passes au-dessus de moi, obscurité infinie de lumière.
Et tout ce que tu apprêtes de sublime dans l'espace,
je l'accueille moi, méconnaissable, sur mon éphémère visage.

Nuit, ô si tu apprenais combien je te regarde,
combien mon être bat en retraite dans son élan
au point d'oser se jeter tout contre toi ;
puis-je concevoir que deux fois parcouru le sourcil
s'élève au dessus de pareils fleuves de regard ?

Admettons-le. Appelons-le nature, une seule et même
harmonieuse et téméraire nature :         cette vie, et là-bas
cet astre exact que je pleure dans l'ignorance :
ô je veux m'appliquer à être        impassible comme les pierres
serties dans la forme pure »

 

Poèmes à la nuit, Verdier

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"N'est-ce pas triste que nos yeux se ferment ?
On voudrait avoir les yeux toujours ouverts
pour avoir vu avant le terme,
tout ce que l'on perd.

N'est-il pas terrible que nos dents brillent ?
Il nous aurait fallu un charme plus discret
pour vivre en famille
en ce temps de paix

Mais n'est-ce pas le pire que nos mains se cramponnent
dures et gourmandes ?
Faut-il que des mains soient simples et bonnes
pour lever l'offrande !"


Vergers, Poésie Gallimard

 

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"Cette lumière peut-elle
tout un monde nous rendre ?
Est-ce plutôt la nouvelle
ombre, tremblante et tendre,
qui nous rattache à lui ?
Elle qui tant nous ressemble,
et qui tourne et tremble
autour d'un étrange appui.
Ombre des feuilles frêles
sur le chemin et le pré
geste soudain familier
qui nous adopte et nous mêle
à la trop neuve clarté."

 

Vergers, Poésie Gallimard

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