Le constat, les causes, les solutions..

Le constat, les causes, et des solutions.

Notre système électoral ne correspond plus à nos attentes. Quand un Président est élu par une minorité de gens c'est que cela ne fonctionne pas. Inutile de rentrer plans les calculs savants et alambiqués pour déterminer que près des 70% de la population ne sont pas représentés, Et encore c'est sans compter tous les déçus qui vont venir s'ajouter dans les mois à venir, c'est ainsi, après la victoire, il suit toujours une forme de désenchantement. C'est l'après "état de grâce " or il semble que pour cette élection il n'y aura même pas ce répit.

Nous avons ensuite des élections législatives, régies selon le même schéma, une élection à deux tours, et qui seront tout autant dévoyées. Beaucoup de gens y croient, se mobilisent, et les déchirements rencontrés pendant la période électorale présidentielle vont perdurer. De nouveaux espoirs qui partent d'une profonde déception...cela ne sera pas serein.
Et quand la sérénité ne prévaut plus, le pire est à redouter.

Tant que nous ne réformerons pas notre façon de penser la démocratie, le problème restera entier.
Nous vivons une période de crise qui attise les divisions, et tout le monde sait maintenant que cette situation n'est pas fortuite. Il y a des intérêts puissants à la manœuvre.

Nous ne sommes pas de taille pour lutter de manière frontale contre cette intelligentsia . Leurs plans ont été mis en place soigneusement et avec patience, et beaucoup d'intelligence. Ce fut relativement facile pour eux, car la masse populaire a des sources d'intérêts très faciles à satisfaire, l'humain n'est pas particulièrement contestataire. Il aime vivre dans une certaine sécurité avec des repères bien définis. Une fois qu'on lui donne cette sensation de sécurité et qu'on satisfait ses besoins primaires, il n'éprouve pas l'envie de se rebeller. 
Le tort de ces puissants c'est leur gourmandise démesurée. 
Alors ils deviennent menaçants, ils utilisent leur pouvoir et leurs moyens pour corrompre et asservir tout ce qui peut l'être : les gouvernements, les médias, les politiciens, les maîtres à penser ( philosophes, intellectuels, religieux). Ayant ainsi couvert leurs arrières ils passent à l'offensive.
Et c'est ce que nous vivons actuellement.

Il est aisé de comprendre qui a de grandes chances de gagner... des peuples démunis, écrasés de lois injustes, a qui l'on fournit le minimum vital et tout le divertissement qu'il veut, que l'on divise sur des principes éthiques et religieux, que l'on maintient dans une dépendance émotionnelle permanente, pour pouvoir l'utiliser et le manipuler afin qu'il fasse toujours appel à ses bourreaux pour le sauver de dangers souvent imaginaires.

Est-ce la faute du peuple? Oui et non.
Oui . Ceux qui sont instruits et qui s'interrogent, sans être sous la houlette du pouvoir, pourraient faire preuve de plus d'intelligence et de savoir faire pour sortir la masse de la torpeur médiatique.
Les gens qui ne sont pas satisfaits pourraient chercher à comprendre et remettre en question la source des informations qui les conditionnent.
Enfin si tout va aussi mal qu'on le sent,  le gens devraient pouvoir passer outre leur condition personnelle et se regrouper, pour faire front commun à cet ennemi invisible mais omnipotent.

Non. La condition humaine et son degré d'asservissement à la consommation sont à un tel niveau que les populations sont prises en otage entre l'envie de changer le monde politique et le besoin de maintenir sa sécurité matérielle. L'enfumage permanent des esprits par le rabâchage d'une moralisation rampante, par le truchement de la presse, des médias en général, empêche émergence d'une réflexion individuelle et personnelle. 
Enfin, il est dans la nature humaine de suivre...cela s'apprend dans tous les cours de communication. Demandez un avis à quelqu'un sur n'importe quel sujet, vous aurez automatiquement une majorité de gens qui iront dans le même sens. Tous les conférenciers savent cela. Il est plus facile d'obtenir de l'adhésion que de la contestation, sauf si le premier à s'exprimer conteste, alors la contestation devient la norme à suivre. Donc les masses populaires suivent les directions qu'on leur indique.
 Ne traitez pas les gens de moutons, nous pouvons tous être  le mouton de quelqu'un.

Alors quelle solution?

Nous pourrions nous résigner et accepter en se disant que cela pourrait être pire, que nous avons encore les moyens de vivre. Nous pourrions nous calfeutrer dans les limites de nos classes sociales, et surtout éviter de regarder ce qui se passe pour les autres. Nous pourrions vivre heureux en accordant notre confiance au pouvoir et en le laissant tout décider pour nous...oui et d'ailleurs c'est ce qui nous est actuellement demandé : une adhésion totale, un assentiment général.

Nous pourrions nous révolter, "Tous dans la rue!" Et revenir en sang chez nous, après avoir reçu le coup de bâton du pouvoir qui n'entend pas qu'on s'oppose à lui.
C'est beau, c'est noble, c'est grand de se révolter, je ne dirai pas le contraire, mais ce n'est plus possible pour plusieurs raisons
Le danger devient trop grand : ceux qui nous dirigent ont anticipé ...la force publique est bien armée et à le pouvoir et l'autorisation de frapper très fort. Les manifestations sont souvent noyautées pour dégénérer et donner lieu à de grands massacres. Au pire ils mettront face au peuple d'un pays la force publique d'un autre pays pour être sûrs de l'efficacité de la répression.
Pour qu'une révolte soit gagnante, il faut une adhésion extrêmement puissante du peuple. Il faut un nombre considérable de gens dans la rue...ce n'est plus dans les mentalités, et entre ceux qui voudraient et ont peur, et ceux qui refusent de s'impliquer, nous sommes loin du compte. Regardez le Venezuela, il y a du monde dans la rue, mais la rue ne parvient pas à s'imposer. 
Le pays est déjà mal en point, une guerre civile serait désastreuse, et au final, les mêmes reprendraient le dessus sur une population épuisée. Et si l'insurrection réussissait, quels égos seraient alors à la manœuvre ?

Il existe une solution plus simple à mettre en oeuvre, plus longue à aboutir mais ce qui se construit dans le temps est généralement plus solide. Si elle est plus facile à mettre en oeuvre, la difficulté principale est d'emporter l'adhésion des gens. Ce serait un tel bouleversement sociétal que beaucoup doutent encore de la démarche. Le peuple manque de confiance en sa capacité à relever les défis. Pourtant le discours séduit de plus en plus de gens.
Cette solution c'est de ne pas s'opposer frontalement au pouvoir, c'est utiliser ses ressources pour mettre en place de plus en plus de structures autour de nous pour nous rendre indépendants d'un pouvoir centralisé. Cela implique de s'investir chacun personnellement dans une démarche d'émancipation collective. C'est de développer une autosuffisance au quotidien : autosuffisance alimentaire en privilégiant le développement de l' agro écologie. 
De se ré approprier les domaines publics. Si les citoyens se cotisent pour racheter les terres que les multinationales s'approprient, si les citoyens investissent dans tous les secteurs de la société, si une société collaborative se met en place, le nombre palliera à l'importance des moyens des grandes sociétés. Une indépendance économique, c'est ce qui nous permettra de faire face au monstre financier, c'est l'attaquer au portefeuille. 
Le pays ne manque pas de génies, de créateurs, de gens formés dans tous les domaines. La seule chose qui manque c'est une vision d'avenir, une vision d'espoir.
Bien sûr il faudra revoir à la baisse certaines exigences matérielles, et c'est là que le bât blesse. Car notre société est empoisonnée quotidiennement par une boulimie consumériste.
Il faudra revoir la notion même de vie sociale. Car ces deux concepts : la vie et le social , vont changer de contenu.
Beaucoup d'initiateurs de ce nouveau modèle social ont déjà commencé à mettre en oeuvre des solutions, il y a déjà toute une partie de la population qui s'y intéresse. Il n'y a plus qu'à franchir le pas et aller résolument vers cette solution.
Cela n'empêchera pas de continuer à s'investir et à lutter afin que le pouvoir n'ait pas les coudées franches pour nous asservir. Une initiative populaire porte cet espoir c'est le tirage au sort effectué dernièrement par les partisans du groupe "Ma voix", dans l'optique des élections législatives, ils ont amorcé un changement de politique qui va dans le sens du nouveau paradigme de la vie associative et collaborative. L'important n'est pas qu'ils y arrivent du premier coup, ce qui compte c'est qu'ils aient amorcé la démarche. Nous pouvons emprunter des chemins beaucoup plus inspirants et productifs que la simple "opposition-contestation ".

10/05/2017

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