La vision du passé construit le présent

La vision du passé construit le présent 

Le souci que nous avons quand nous nous rencontrons, entre frères et sœurs, c’est que la plupart d’entre nous vit son existence actuelle en rapport avec les affres de son passé. J’ai toujours du mal à leur faire évoquer un souvenir heureux, à chaque fois ils reviennent à ce qu’on leur a fait subir et qu’ils estiment injuste. Et c’est avec ça qu’ils justifient les difficultés de leur vie présente.
Pour eux, tous car j’ai eu le même discours de chacun,  j’ai eu une existence privilégiée car je n’ai jamais eu à subir la violence physique de mon père, qui à leurs yeux avait une affection particulière pour moi.
Il est vrai que, petite, j’étais une enfant silencieuse, très calme, trop calme par ailleurs. On me laissait dans un coin et on m’oubliait des heures. Alors oui, c’est vrai, comme je ne posais pas de problème, en grandissant, j’étais à l’écart de l’intérêt paternel mais aussi maternel, mes parents avaient déjà beaucoup à faire avec tous mes frères et sœurs. Mon père punissait,  ma mère consolait. Bizarrement ma mère ne m’aimait pas justement parce qu’elle ne me comprenait pas, je pense qu’elle me croyait un peu autiste. Et j’étais la seule à ne jamais rentrer dans son jeu de la victimisation.
Mon père m’aimait parce que j’étais son moment de répit, il me parlait et me conseillait, mais il ne m’écoutait pas. Il n’écoutait personne, lui même enferré dans les douleurs de son passé. J’étais une oreille toujours disponible. Mais lui, au moins, me prodiguait un peu d’attention.
Mon seul objectif était de rêver, de me concentrer sur la vie intellectuelle, d’arriver à mes fins en plaisant aux seules personnes qui me portaient un réel intérêt : mes maîtresses et maîtres d’école, puis ensuite mes professeurs. Personne n’y a vu la fuite de l’insupportable que j’avais sous mes yeux au quotidien.
Si j’ai, avec le temps, renoncé facilement à juger les autres, …c’était au départ un état naturel, car je le reconnais j’étais très naïve aux yeux du monde, je ne voyais pas le mal ailleurs que chez moi,…c’est parce que j’ai très tôt pris l’habitude de l'observation.
Cette saine habitude j’ai dû la mettre de côté dans la vie active. Il a fallu privilégier le mental,  exploiter toutes mes ressources pour me faire une place dans mon entourage professionnel. L’égo en pilote automatique, je me suis acclimatée au système.

Mais ce fond que je possède, ce besoin de beauté, d’harmonie, de poésie, de philosophie, est et à toujours été mon atout le plus précieux. Ce qui a donné de la profondeur à mon être, qualité souvent remarquée et appréciée des gens qui ont croisé ma route. Mais que j’ai volontairement laissé en arrière plan car dans le monde du travail, tout comme dans le quotidien amoureux, l’intellect n’est pas toujours bien vécu par les autres. 

Il a fallu renouer avec moi-même une fois sortie de cet esclavage humain du travail, de la productivité, de l’esprit commercial…cependant ma volonté d’être la meilleure dans mon domaine m’a fait choisir des formations qui ont amélioré  mes qualités et capacités humaines, et acquérir une maîtrise et un niveau d’analyse et de réflexion que je n’avais jamais atteint. Raison pour laquelle j’ai pu reconnaître sans difficulté que toute épreuve de la vie a sa raison, son sens, son but.

Si je suis qui je suis aujourd’hui, avec ce sentiment de bien être et de bonheur intérieur permanent, c’est parce que j’ai vécu tout cela. Ma vie, depuis son tout début, à traîner, oubliée sur mon pot toute la journée, m’a préparée à cet état d’esprit et état d’être. Rien n’est inutile dans une vie. Toutes nos expériences, des plus dures aux plus belles, ont une finalité. Et c’est pourquoi nous devons accepter notre passé, tel qu’il est, avec ses joies et ses souffrances, et remercier la vie d’être là pour continuer de nous construire. 

Le seule règle que nous devons respecter : Pardonner, aux autres et à soi-même,  toutes les souffrances occasionnées, et laisser au passé, ce qui appartient au passé…pour vivre qui nous sommes au présent.

23/08/2017

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