Utopia est
- Par Patricia Strzempek
- Le 14/01/2009
De ce que j'observe de la vie, et des comportements humains, j'ai constaté que la plupart d'entre nous, ceux qui vivent dans les grands ensembles urbanisés, vont chercher le vrai sens de la vie, le sens original dans des contrées lointaines. Des endroits qui ressemblent beaucoup à ceux où j'ai vécu : dans la nature, dans les îles, en brousse. Oui, je comprends bien cela, car il y a de la magie dans l'évocation de ces lieux, le soleil, la mer, l'absence de soucis, le farniente, la découverte d'autres cultures, d'autres modes de vie. Comme si nous considérions que notre vie est insatisfaisante, lourde, difficile à gérer. Parce que nos relations aux autres sont compliquées, froides, anonymes. Pourtant, je vous le dis moi qui ai eu la chance de pouvoir vivre là où vous rêvez d'être, vous êtes dans l'erreur.
Le monde est magique, parce que nous lui attribuons une part de rêve, de notre rêve, de l'illusion de ce que nous appelons notre bonheur.
Je peux vous dire que ces gens que vous enviez tous, ne rêvent que d'une chose, vivre votre vie, dans un endroit ouvert, où les contraintes coutumières n'existent pas, là où ils peuvent vivre du produit de leur travail. Là, où il est facile de se soigner, de s'instruire, là où ils ont une chance de s'ouvrir au monde et de sortir de leur système englué dans la tradition et où la justice et le droit sont entre les mains de clans ou de familles dont ils sont peut-être exclus.
Toute place , tout endroit sur la Terre a ses joies et ses peines, ses libertés et ses contraintes. Il n'y a pas de rêve éveillé où tout est facile, juste, beau et enrichissant.
Le recherche du bonheur, elle est en nous. Je peux être heureuse à Paris, à Sydney, à Auckland, à Lifou, à Marseille et Nouméa, si je sais aller y chercher ce qui me correspond à cet endroit. J'aime me promener sur les quais de la Seine, j'aime le côté à la fois océanien et la city de Sydney, j'aime le calme et la simplicité de Lifou,j'aime la gentillesse des Néo Zélandais à Auckland, j'aime le mélange des genres à Marseille, j'aime me sentir chez moi à Nouméa.
Il n'y a pas de lieu de vie idéal, il y a des rencontres que nous faisons, là où nous sommes. Je suis sûre qu'un parisien m'envie ma vie, et moi j'envie la sienne : vivre dans un des berceaux de la culture et de l'art, proche des milieux intellectuels, avoir la possibilité de croiser son auteur préféré, au centre de la connaissance, pouvoir visiter les musées, les cathédrales, les galeries de peinture, aller à la cité des sciences ...Pouvoir prendre un train et sillonner un pays.
Nous nous faisons tous rêver mutuellement et c'est ça le bonheur.